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Chez Saly
23 août 2010

Mariage à l’indienne de Kavita Daswani

Mariage___l_indienne

Je dois avouer que j’ai choisi ce livre car je pensais que c’était de la pure « chic lit ».  En effet, un peu comme l’héroïne vêtue de son sari rose layette (p.23). J’avais envie de m’évader à travers une lecture facile, une lecture de vacances quoi. Je ne vais pas dire que ce n’est pas de la « chic lit » mais je ne vais pas dire que c’est une lecture qui m’a laissé indifférente.

Le pitch est très simple : à trente ans passés, Anju fait figure de vilain petit canard non casé parmi sa famille indienne. Je dirais donc que c’est l’odyssée d’une jeune indienne à la recherche d’un mari.

Cependant, l’histoire d’Anju est intéressante car c’est une fille qui n’est s’est pas écroulée sous le flot de critiques de son entourage du fait qu’elle n’avais pas trouvé chaussure à son pied. Au contraire, Anju n’a pas voulu qu’on la résume à un statut social. En fait, elle s’est construit une vie bien à elle avec une belle carrière et une vie sociale bien remplie.

D’après cet ouvrage, dans la bonne société Hindoue de Bombay, il n’est pas bon d’être célibataire après une vingtaine d’années. Une fille doit passer de la maison de son père au foyer de son mari. C’est comme si une jeune fille ne pouvait devenir femme qu’à condition de se marier.

Or, Anju décide de se prendre en main pendant son célibat, elle va d’abord travailler dans la boutique de son père, puis poursuivre ses études aux Etats Unis et va travailler dans les sphères de l’événementiel .  Cette histoire explique comme Anju s’est épanouie d’elle-même et comment le fait de se sentir bien dans ses baskets, ou plutôt dans ses mules dans le cas d’Anju, lui a permis de comprendre qui elle est vraimment. Certes, elle a toujours voulu se marier. Elle a même tout fait pour en priant, jeunant, acceptant de rencontrer des garçons croisés dans des mariages. Anju ne s’est jamais caché que c’était tout ce qu’elle voulait. Elle en a même rabattu les oreilles de ses amis avec sa recherche frénétique d’un bon mari indien.

Même si Anju est au cœur de l’intrigue, sa famille y a une place importante. Sa mère est un personnage haut en couleurs pour qui le monde semble tourner autour du futur mariage de sa fille adorée. Elle est une caricature des mères indiennes traditionnelles mais reste au fond très attachante. Lors d’une discussion avec sa fille voici les propos de la maman d’Anju qui me paraît particulièrement démonstratrice de la vision de la mère d’Anju sur la vie de sa fille  : « Béti, répliqua-t-elle, je ne veux pas que tu sois heureuse. Je  veux que tu sois mariée » (p.37, éditions : le livre de poche).

Quand au père d’Anju, il est extrêmement protecteur envers sa fille. Au fur et à mesure du livre, son comportement au départ très strict se relâche peu à peu. En effet, il s’adapte tant bien que mal à la vie que s’est choisie sa fille. Anju a également deux frères Anil et Anand qui n’ont aucun problème pour avoir des prétendantes contrairement à leur sœur ainée.

Toutefois,  même si Anju est très attachée à sa famille mais elle comprend au fur et à mesure de son célibat qu’elle doit construire son bonheur sans le fonder sur celui d’autrui. D’ailleurs, un fait représente bien cela : lorsqu’elle est à Bombay, elle suit rigoureusement des rituels censés lui amener un mari. Sa mère tient beaucoup à ce qu’elle suive ces rituels. Elle gardera ces rituels pendant le début de sa vie en Amérique mais dès qu’elle commence à s’épanouir professionnellement, elle lâche un à un ces rituels.

De nos jours, les livres de développement personnels font fureur. Anju a suivi les préceptes d’un de ces livres,    «Des règles pour la vie ». C’est à partir de ce moment et quand elle commence à se poser des questions sur la personne qu’elle veut être qu’elle commence à s’épanouir. Les règles de ces livres ne sont pas meilleures que les rituels qu’Anju s’imposaient. Ce qui a fait la différence c’est que Anju a choisi de suivre ces règles alors que les rituels lui ont été imposés par autrui.

Je trouve que le titre français de ce livre n’est pas aussi pertinent que le titre en anglais qui est « For matrimonial purposes ». Le titre en anglais me fait plus penser au mariage en tant qu’institution alors que celui en français me fait plus penser au mariage en tant que grande fête. En me basant sur le titre, je pensais que l’ouvrage n’allait traiter que des grandes fêtes de mariages indiennes and leurs traditions. Cependant, j’ai été très agréablement surprise car j’ai passé un moment de lecture très agréable.

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